Nature, The Lancet, Science, PLoS one, New England Journal of Medicine (NEJM), British Medical Journal (BMJ), Journal of the American Medical Association (JAMA) ou encore Cochrane. Si vous vous intéressez à minima à la littérature scientifique, vous avez certainement déjà entendu parler de ces revues. Elles font en effet partie des journaux scientifiques les plus prestigieux. La majorité des chercheurs souhaitant assoir leur notoriété et/ou faire reconnaitre la qualité de leurs travaux par leurs pairs espèrent publier dans l’une de ses revues. Celles-ci vont en effet jouer pour beaucoup dans la communication associée aux résultats de l’étude et dans la perception de leur qualité par les pairs, un Graal d’influence scientifique en quelque sorte. Une telle image positive résulte notamment de la réputation exigeante et rigoureuse de leur comité de lecture. En effet, tout chercheur souhaitant publier son étude dans un journal scientifique doit la soumettre au préalable à une évaluation par un comité de lecture de pairs, appelée peer-review. Or selon la revue considérée, l’expertise de ce comité peut fortement varier. Le nombre de revues scientifiques est en effet pléthorique et leur niveau d’exigence très hétérogène, certains journaux allant même jusqu’à rémunérer des chercheurs pour publier. Afin de discriminer le niveau scientifique des journaux, un système de notation a donc été créé en 1955 par Eugène Garfield, l’Impact Factor (IF), publié chaque année dans Journal Citations Reports (JCR). Le principe est simple : plus l’indice est élevé, plus la...
Lire la suiteForme chronique du Covid-19 : un nouvel exemple d’inflammation de bas-grade ?
A l’heure où se pose la question de l’arrivée d’une seconde vague, peu d’espace médiatique est consacré aux conséquences de l’infection au COVID-19. Or, à ce jour, le nombre de cas de personnes présentant une forme persistante de la maladie ne cesse d’augmenter et atteindrait de 10 à 15% des patients. Il a été rapidement établi que l’infection au SARS-CoV-2 provoque, pendant la phase aiguë, une augmentation de cytokines pro-inflammatoires (TNFα, IL-1β, IL-6, IL-8, IL-17A, G-CSF et GM-CFS) activées par les chimiokines MCP-1, IP10 et MIP1α1. La sévérité du COVID-19 a été de plus été corrélée aux taux d’IL-17A, IL-6, IL-15, TNF-α et IFN-γ provoquant le fameux orage cytokinique2-4. Un tel profil cytokinique, notamment les taux élevés de TNFα, IL-1β, IL-6 et IL-8, correspond à celui retrouvé chez de nombreux patients souffrant d’inflammations chroniques, expliquant ainsi en partie les risques accrus de complications, voire de mortalité en cas de maladies cardiovasculaires5,6, d’obésité7-9, de diabète10-12 et d’hypertension artérielle13,14. Une étude parue dans JAMA le 27 Juillet dernier met par exemple en évidence que, sur 100 patients considérés comme guéris du COVID-19, 60% présentaient pourtant toujours une inflammation du myocarde et ce même en l’absence de plaintes15. Le virus SRAS-CoV-2 pénètre par ailleurs le cerveau via le nerf olfactif à la suite de son inhalation (expliquant la perte d’odorat ou anosmie) et par les récepteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine 2 (ACE2), également exprimés au niveau...
Lire la suiteQuelle alimentation pendant le coronavirus (Covid-19) ?
L’alimentation est au cœur de la régulation de l’immunité. Elle module en effet notre capacité à nous défendre de manière optimale, ni trop ni trop peu, selon quatre principaux mécanismes : Un microbiote intestinal de qualité régule positivement l’immunité.Un statut nutritionnel optimisé permet aux cellules immunitaires de fonctionner de manière optimale, voire de renforcer leur action ponctuellement par une supplémentation ciblée.Un système immunitaire équilibré tolère les protéines alimentaires consommées, au risque le cas échéant de développer des inflammations chroniques, voire des hypersensibilités alimentaires.Une faible contamination aux xénobiotiques préserve notre système immunitaire1. 2 Réponse immunitaire et contrôle de l’inflammation, le cœur du sujet du Covid-19 ? La réaction inflammatoire est un mécanisme physiologique indispensable à la vie. Elle peut être d’origine infectieuse, mais également consécutive à une brûlure, une blessure ou une agression chimique par exemple. Dans le cas d’une infection, l’objectif est bien sûr de tuer les agents infectieux et de récupérer au plus vite. La fièvre fait partie des symptômes caractéristiques. Pour ce faire, le corps utilise son système immunitaire de manière … extraordinaire. Les cellules qui le constituent font en effet preuve d’une réactivité, d’une complexité, d’une communication et d’une finesse de régulation difficilement perfectibles. Et heureusement, car notre système immunitaire est confronté à un double challenge, vital, c’est bien le mot : il doit nous défendre contre tous les agents pathogènes – comme dans le cas de ce nouveau virus...
Lire la suiteQuel est l’impact écologique de votre café ?
Si vous êtes amateur du petit noir et soucieux de l’environnement, sans doute vous êtes-vous déjà posé cette question. Une étude de 2013 a voulu estimer l’impact écologique de la production de café1. Elle a été évaluée à 4,98 kg EqCO2 par kg de café issu du Costa Rica, dont 3,05 kg EqCO2/kg lié à la torréfaction et à la distribution en Europe et 1,93 kg pour le transport et la production. Ces résultats peuvent bien entendu varier en fonction du lieu de culture du café et de consommation. Mais ils ont le mérite de dessiner une tendance. En sachant qu’un café nécessite en moyenne 7g de poudre, l’empreinte par petit noir est donc de 0,035 kg EqCO2. L’impact écologique de la production de café selon son mode de préparation Roland Hischier du Laboratoire fédéral Suisse d’essai des matériaux et de recherche (Empa), a voulu aller plus loin dans cet analyse. Il a évalué l’impact écologique global du café selon le mode de préparation2. Il a en effet analysé les effets de l’origine du café et de la méthode utilisée (café en capsule, cafetière italienne, café filtre, café soluble) sur l’empreinte environnementale. Selon cet expert, le critère déterminant n’est pas le mode de préparation. C’est la méthode de culture (y compris la production des engrais). Elle pourrait influencer de 1 à 70% l’impact global, 55% en moyenne selon l’institut Öko en Allemagne....
Lire la suiteLes 12 résolutions pour l’avenir de votre santé et celle de la planète
Janvier rime bien souvent avec résolutions. Je vous avoue qu’à titre personnel, je suis néanmoins peu séduit par ce concept lorsqu’il est galvaudé. La plupart d’entre nous l’avons d’ailleurs testé quelques jours, quelques semaines voire quelques mois, avant de revenir aux anciennes habitudes. Je suis toutefois convaincu qu’aujourd’hui est, au regard de l’actualité particulièrement révélatrice de l’urgence de la situation, LE moment pour s’interroger en profondeur (si ce n’est pas déjà fait) sur la place que nous souhaitons donner à l’alimentation, pour agir en conséquence. Que répondre à la question « Les réponses nutritionnelles et environnementales sont-elles les mêmes ? », Oui, sans aucun doute. J’ai d’ailleurs eu l’occasion de développer ce point dans de précédents articles. J’aurai pu écrire « même combat » car il s’agit bien d’une lutte à mener contre nos propres habitudes quotidiennes, au-delà d’un combat contre un système. Je préfère toutefois vous parler ici de solutions concrètes, actionnables immédiatement et dont l’impact positif est bien établi. Je vous invite à vous engager dans les 12 résolutions de la charte de la Nutrition Positive, vous permettant de prendre soin de vous, de votre entourage et de notre planète. Chaque mois, je vous présenterai en détails un nouvel engagement avec l’ensemble de mes conseils pratiques associés. Les voici : J’utilise à bon escient mon esprit critique. Je choisis mon alimentation en conscience. Je sensibilise mon entourage. Je m’accorde du temps et du...
Lire la suiteNutrition et enjeux nutritionnels, une réflexion générale
Vous le savez, nous vivons actuellement une période déterminante pour le respect de la biodiversité et la limitation du réchauffement climatique. J’ai déjà eu l’occasion d’écrire plusieurs articles sur les liens existants entre alimentation, nutrition et environnement. A titre personnel, c’est lorsque j’ai commencé à enseigner la thématique des enjeux mondiaux de l’alimentation 2050 à l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne en 2014 que je me suis véritablement intéressé à ce sujet, si passionnant mais tellement complexe, systémique et interdépendant. Toutefois, la situation s’accélère ces dernières années et les données de littérature scientifique sont de plus en plus précises, bien qu’alarmantes (c’est un moindre mot). Je travaille donc actuellement sur une analyse en profondeur des données disponibles, certainement plus que je ne l’ai jamais fait sur aucun sujet, car il s’agit selon moi de l’enjeu déterminant pour les années à venir. J’aurai l’occasion de vous présenter le fruit de mes analyses prochainement, mais je souhaite d’ors-et-déjà vous partager ici une forme de conclusion générale, voire généraliste, au regard de l’actualité nutritionnelle et de la cacophonie médiatique sur le sujet. J’espère que ce partage de réflexion vous apportera un regard complémentaire à celui que vous pouvez souvent entendre et vous propose de devenir vous aussi, un Colibri de la Nutrition Positive. Au regard de l’ensemble des études évoquées depuis le début sur les effets de l’agriculture, il en ressort un point commun : la disparité des résultats....
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