Auteure : Juliette Mellentin | Médecin biologiste Connaissez-vous la biologie fonctionnelle ? Savez-vous qu’il existe des marqueurs pertinents et prédictifs permettant d’objectiver des facteurs de risque de pathologies chroniques, un état prédiabétique, un dysfonctionnement de votre thyroïde malgré une TSH normale ou des carences en micronutriments pourtant essentiels au bon fonctionnement de vos cellules ? Vous a-t-on déjà expliqué que la problématique n’est pas votre taux de cholestérol (indispensable à la vie soit dit en passant) mais plutôt son oxydation excessive ? Vous a-t-on alerté sur l’importance de doser votre taux de fer, de cuivre avant toute prise de compléments alimentaires en contenant, au risque d’oxyder votre organisme ? Je vais m’arrêter là car la liste d’exemples est très longue. Le but de cet article n’est pas de vous vendre une énième solution miracle (qui ne marchera pas) mais juste de vous faire découvrir une spécialité différente de la biologie conventionnelle (spécialité médicale réalisant des analyses biologiques variées), complémentaire de la micronutrition et qui mérite d’être connue par la pertinence des analyses qu’elle propose. Qu’est-ce que la biologie fonctionnelle ? L’intérêt de la biologie fonctionnelle réside dans l’analyse de biomarqueurs qui vont nous renseigner sur l’état des fonctionnalités cellulaires, tissulaires et organiques et ainsi nous permettre d’être dans une démarche de santé fonctionnelle : PREDICTIVEPREVENTIVEPERSONNALISEEPERTINENTE La biologie fonctionnelle et la micronutrition sont complémentaires et étroitement liées. Quel que soit votre âge, votre ethnie,...
Lire la suiteLe SOPK touche 1 femme sur 10 : alimentation et mode de vie comme précieux leviers d’action
Auteure : Géraldine Galan | Docteur en Pharmacie Le syndrome des ovaires polykystiques, communément appelé SOPK, vous connaissez ? Ce terme, disons-le barbare, désigne une pathologie hormonale féminine qui toucherait 1 femme sur 10 selon les sources officielles1. Elle se traduit en particulier, au niveau clinique, par : Des cycles menstruels irréguliers,Des troubles de la fertilité,Une hyperandrogénie (niveau anormalement élevé d’hormones masculines) dont les manifestations cliniques sont d’intensité très variable selon les femmes, et parmi lesquelles figurent : hirsutisme (hyperpilosité), alopécie (chute de cheveux) et/ou acné,Des troubles métaboliques : pré-diabète, surpoids, risque cardio-vasculaire accru. Nota : chacun de ces symptômes pris isolément peut avoir d’autres origines que le SOPK. SOPK, un diagnostic trop tardif Le diagnostic de SOPK est à ce jour officiellement établi sur la base des « critères de Rotterdam » dont au moins deux doivent coexister, parmi : Troubles des cycles menstruels.Hyperandrogénie (avec symptômes cliniques ou établie sur la base de dosages biologiques).Echographie pouvant mettre en évidence des ovaires augmentés de volume et/ou la présence de multiples follicules immatures (voir définition en encadré) sur un ovaire ou les deux. Ce dernier critère n’est requis que sous condition d’âge et de symptomatologie annexe chez la femme. Les follicules ovariens Ce sont de petits « sacs » présents dans chaque ovaire et qui contiennent les futurs ovocytes (communément appelés « ovules ») dont un exemplaire sera libéré au moment de l’ovulation après un long processus de maturation. Théoriquement, une ovulation...
Lire la suiteLe chocolat est-il aussi bon pour la santé que pour le palais ?
Le chocolat créé à partir de la fève de cacao, issue du cacaoyer (famille des Sterculiacées), existait déjà 4000 ans avant J.-C. dans certaines zones tropicales d’Amérique du Sud, notamment dans les bassins de l’Amazonie et de l’Orénoque. Cet arbre porte jusqu’à 500 fleurs par an, mais seules 1 à 2 % d’entre elles donneront le fruit : la cabosse. De la forme d’un ballon de rugby, elle renferme 30 à 50 graines baignant dans un mucilage et qui deviendront, après une préparation adéquate, les fameuses fèves de cacao. Il faut environ 20 kg de cabosses fraîches pour obtenir 1 kg de fèves séchées et un cacaoyer en produit environ 500 g à 2 kg par an. Les Mayas auraient été les premiers à domestiquer le cacaoyer il y a plus de 3000 ans, dans la région du Yucatan au Mexique. Les Mayas et les Aztèques utilisaient même les fèves de cacao comme unité de calcul et moyen de paiement. En 1735, le botaniste Karl Von Linné donne le nom de Theobroma cacao au cacaoyer, signifiant « Boisson des Dieux » en raison des origines mythiques que lui avaient attribuées les peuples précolombiens. Les vertus thérapeutiques du chocolat étaient déjà suggérées à l’époque des Mayas, notamment en tant antidiarrhéique et antitussif. Les Indiens Kuna, vivent encore aujourd’hui de manière traditionnelle en Amérique Latine, ont pour caractéristique une prévalence d’hypertension artérielle particulièrement basse. Selon les scientifiques ayant étudié cette population,...
Lire la suiteL’ail, un aliment aux nombreux bénéfices sur la santé
Certains écrits Zoroastriens d’Iran datant du VIème siècle avant JC faisaient déjà référence aux vertus thérapeutiques de l’ail. Celui-ci était également utilisé par la population sumérienne, puis par les athlètes au cours des premiers jeux olympiques en Grèce pour développer leur endurance1. Composition nutritionnelle de l’ail L’ail contient de nombreux composés, plus de 2000 ayant été identifiés. Les molécules les plus actives sur la santé sont des composés soufrés, également à l’origine de son odeur caractéristique2. L’allicine est celui qui est le plus étudié (faisant partie de la famille des S-alk(en)ylcystéine sulfoxydes et dérive de la cystéine). Lorsque l’ail est endommagé, celui-ci libère une enzyme particulière – l’allinase – à l’origine de la transformation de l’alliine en allicine (également connu sous le nom plus technique de diallylthiosulfinate ou propenyl-2-propene thiosulfinate)3. C’est d’ailleurs l’action de l’allinase qui confère une odeur particulièrement forte et volatile à l’allicine, l’alliine étant inodore et sans saveur. Au même titre que les polyphénols, on peut retenir que le composé à l’origine de vertus sur la santé est donc le fruit d’une agression du végétal. L’allicine est toutefois très instable. Elle se décompose en effet rapidement dans le tube digestif pour être transformée en différentes molécules (ajoènes, vinyldithiines et sulfides), fort heureusement car il s’agit d’une molécule particulièrement toxique pour la cellule. L’ail contient par ailleurs des polyphénols (apigénine et myricétine essentiellement) et des saponines....
Lire la suiteComplémentarité Physiothérapie-Nutrition, un exemple d’approche holistique
Soigner et accompagner une personne et non une pathologie : outre le fait d’être plus humain, cela se révèle bien plus efficace, dans une approche holistique de la personne. Cet article a pour but, à travers l’étude de la complémentarité entre deux professions : le professionnel de la nutrition et le physiothérapeute, de donner un exemple d’approche décloisonnée et interdépendante pour optimiser la santé d’un patient. Après être revenu sur l’importance de sensibiliser aux bienfaits de l’activités physique et du mouvement pour le nutritionniste, nous étudierons l’importance de connaître l’impact de l’alimentation sur la santé pour le physiothérapeute. Pour cela, nous développerons cet impact de l’alimentation à travers l’exemple des douleurs chroniques, des douleurs référées, de la régulation de l’inflammation et du développement de nos capacités d’adaptation. Bonne lecture. “Être bien dans sa tête, bien dans son assiette et bien dans ses baskets”…tels sont les piliers de la santé. Deux professions de santé œuvrent, entre autres, pour optimiser ces piliers. Le physiothérapeute est un professionnel de la rééducation dont l’objectif est d’amener le patient sportif ou non à mieux bouger. On peut résumer cette profession à un traitement pour le mouvement et par le mouvement. Le nutritionniste, conseiller en nutrition, va chercher à optimiser l’alimentation de son patient pour améliorer sa qualité de vie (douleur, sommeil, bien-être), répondre à des problématiques de poids et agir en prévention primaire et...
Lire la suiteManger bio est-il meilleur pour la santé ?
Si vous abordez la question du bio dans une discussion entre amis en 2021, rares sont les situations où les réponses s’avèrent unanimes quant à son intérêt pour la santé. Certains vont vous dire que, bien évidemment, le bio est meilleur pour l’environnement et pour votre santé, alors que d’autres vont considérer que le bio ne sert à rien, voire que le label est corrompu (voir mon article Peut-on avoir encore confiance dans le label bio ?). Qu’en est-il réellement ? Manger bio permet-il de diminuer la contamination en pesticides ? Les bénéfices des aliments issus de l’agriculture biologique sur la santé sont globalement bien établis. L’analyse la plus complète concernant les variations de niveaux de contamination et de qualité nutritionnelle a été publiée en 2014 dans British Journal Of Nutrition sous la supervision du Pr Carlo Leifert1. Après avoir compilé les données de 343 études internationales, l’équipe de chercheurs est parvenue à la conclusion que les produits bio contiennent en moyenne 75% de pesticides en moins comparativement aux aliments issus de l’agriculture conventionnelle. La même méta-analyse précise également que le niveau de contamination en cadmium est presque deux fois plus faible (-49%). Une autre revue systématique de l’équipe de Dr Dena Bravata, ayant analysé quant à elle les résultats de 240 études ne constate que peu de différence de contamination en cadmium2. Concernant les pesticides, elle confirme ce qui est attendu,...
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