Les œufs, une réponse possible aux enjeux environnementaux Le désormais célèbre rapport Eat-Lancet publié en Janvier 2019 considère, comme de nombreux autres consensus scientifiques, la consommation régulière d’œufs comme faisant partie des recommandations optimales pour concilier tant les enjeux environnementaux que nutritionnels, en particulier au sein des populations possédant des taux élevés d’enfants dénutris et si elle s’inscrit dans une politique d’élevage adaptée1,2. De faibles émissions de gaz à effet de serre Une douzaine d’œufs émet environ 2,5 kg Eq CO2 (soit, rapporté au poids, environ 10 fois moins qu’un kilo de viande de bœuf issu d’élevage intensif et nourri aux tourteaux d’oléagineux), étant entendu que le modèle alimentaire des poules et leur condition d’élevage peut impacter fortement ces chiffres, notamment la part d’huile de palme et de soja importés3–5. Si l’on considère les émissions de GES en fonction de la densité nutritionnelle et non du poids des aliments, la consommation d’œuf apparait encore plus avantageuse6. A noter que, bien que contradictoire avec les conditions de vie des poules, un élevage au sol (hors cage mais en intérieur, sans accès à la lumière du jour, 9 poules/m2) exige moins de protéines végétales qu’un élevage en plein air avec les méthodes couramment utilisées par l’industrie avicole (1,25 kg de protéines végétales consommables par l’homme par kg de protéines d’œuf vs 1,33)7. La production et le transport des aliments pour les poules contribuent à hauteur...
Lire la suiteLes dioxines et PCB : kesako ?
Vous reprendrez bien un peu de dioxines ou de PCB avec vos œufs ? Vous rappelez-vous la polémique des lots contaminés au Fipronil ? Pour rappel, il s’agit d’un insecticide utilisé contre le pou rouge qui fut (espérons que l’emploi du passé se justifie) utilisé sur des poules pondeuses alors qu’il est normalement interdit pour les animaux destinés à l’alimentation humaine. Malheureusement, il ne s’agit pas du seul exemple de contamination. De manière générale, de nombreux polluants dont certains biocides utilisés pour l’alimentation des poules et métaux lourds sont solubles dans les graisses (voir mon article sur l’aluminium). Ils se retrouvent donc concentrés dans le jaune d’œuf, y compris bio. Une enquête menée par 60 Millions de consommateurs a mis le sujet sur la table médiatique en 2019, révélant des taux élevés de PCB et de dioxines dans les œufs bio du fait de la pollution de l’air et des sols. Cette situation est malheureusement déjà bien connue. De nombreuses publications scientifiques ont déjà objectivé la problématique de contamination des œufs par les polluants organiques persistants et les dioxines1–4. Il ne s’agit ici « que » d’une conséquence malheureusement logique de la pollution humaine. Les œufs bio ou issus de poulaillers familiaux n’échappent pas à la règle, bien au contraire5–7. PCB et dioxines, kesako ? Les PCB font partie des polluants organiques persistants (POP). Ce sont des substances organochlorées dont l’usage est interdit...
Lire la suiteLe TMAO est-il responsable des risques cardiovasculaires ?
Si vous êtes sensibilisé(e) aux enjeux nutritionnels actuels, vous en avez certainement déjà entendu parler. Le TMAO (triméthylamine-N-oxyde) est un métabolite particulièrement impliqué dans les risques cardiovasculaires au regard des études de la dernière décennie1–9. Il pourrait en effet augmenter les risques d’AVC, de diabète de type 2, d’Alzheimer, de stéatose hépatique et de mortalité10–12. Mais qu’en est-il vraiment ? Le TMAO : un déchet bactérien Le TMAO est un produit d’oxydation issu du foie à partir d’un composé synthétisé par les bactéries du microbiote intestinal, le TMA, lui-même métabolisé à partir de molécules alimentaires comme la choline, la phosphatidylcholine ou encore la L-carnitine. La concentration plasmatique en TMAO dépend donc fortement de la nature du microbiote intestinal. Ce dernier influerait de l’ordre de 3 à 4 fois plus les taux sanguins de TMAO comparativement à l’alimentation13. La suppression du microbiote chez la souris, stoppe par exemple la production de TMAO et réduit fortement les risques d’athérosclérose2. Il s’agit en quelque sorte d’un « déchet bactérien » issu de l’utilisation de ces nutriments, pris en charge par le foie avant d’être éliminé via les reins. L’état des fonctions rénales est d’ailleurs important à considérer lorsque l’on évalue les risques cardiovasculaires en lien avec un taux sanguin élevé de TMAO14–16. Ce dernier peut contribuer à l’augmentation des risques d’insuffisance rénale et de mortalité associée15. Cause ou conséquence du risque cardiovasculaire ?...
Lire la suiteLes vertus nutritionnelles de l’oeuf
Pourquoi l’œuf est-il bien plus que du cholestérol ? Une protéine alimentaire de référence A l’image de Rocky Balboa consommant ses œufs crus, l’œuf bénéficie à juste titre d’une réputation de source protéique d’excellente qualité. Il a d’ailleurs été considéré pendant très longtemps comme l’aliment protéique de référence au regard de son aminogramme, notamment grâce à la complémentarité des protéines du jaune et du blanc. Pour rappel, l’aminogramme quantifie la valeur en chaque acide aminé essentiel et permet ainsi de définir son indice chimique. Pour en savoir davantage sur l’importance de la qualité des protéines, je vous invite à lire mon article Que faut-il savoir sur les protéines ? Pour que la protéine d’œuf soit bien assimilée, le jaune doit être encore coulant et le blanc cuit (donc blanc). Lorsque le blanc est encore cru, l’albumine est en effet moins bien assimilée. De plus, une protéine spécifique, l’avidine, présente dans les blancs d’œufs crus se lie à la biotine, empêchant alors celle-ci d’être bien absorbée. A l’inverse, la cuisson permet d’inactiver l’avidine. Le jaune cuit (donc dur) est dénaturé par la cuisson, perdant alors de sa qualité et de sa digestibilité. Un œuf dur ou en omelette sera par exemple bien plus difficile à digérer qu’un œuf coque, mollet ou poché. J’ai également évoqué précédemment l’importance de la cuisson sur la préservation de la qualité des oméga 3 de l’œuf, surtout lorsqu’il...
Lire la suiteQuelle alimentation pendant le coronavirus (Covid-19) ?
L’alimentation est au cœur de la régulation de l’immunité. Elle module en effet notre capacité à nous défendre de manière optimale, ni trop ni trop peu, selon quatre principaux mécanismes : Un microbiote intestinal de qualité régule positivement l’immunité.Un statut nutritionnel optimisé permet aux cellules immunitaires de fonctionner de manière optimale, voire de renforcer leur action ponctuellement par une supplémentation ciblée.Un système immunitaire équilibré tolère les protéines alimentaires consommées, au risque le cas échéant de développer des inflammations chroniques, voire des hypersensibilités alimentaires.Une faible contamination aux xénobiotiques préserve notre système immunitaire1. 2 Réponse immunitaire et contrôle de l’inflammation, le cœur du sujet du Covid-19 ? La réaction inflammatoire est un mécanisme physiologique indispensable à la vie. Elle peut être d’origine infectieuse, mais également consécutive à une brûlure, une blessure ou une agression chimique par exemple. Dans le cas d’une infection, l’objectif est bien sûr de tuer les agents infectieux et de récupérer au plus vite. La fièvre fait partie des symptômes caractéristiques. Pour ce faire, le corps utilise son système immunitaire de manière … extraordinaire. Les cellules qui le constituent font en effet preuve d’une réactivité, d’une complexité, d’une communication et d’une finesse de régulation difficilement perfectibles. Et heureusement, car notre système immunitaire est confronté à un double challenge, vital, c’est bien le mot : il doit nous défendre contre tous les agents pathogènes – comme dans le cas de ce nouveau virus...
Lire la suiteVertus nutritionnelles des fruits et légumes du mois d’Avril
Voici les conseils du mois pour bien choisir vos fruits et légumes en fonction de la saison et profiter ainsi pleinement de leurs qualités nutritionnelles. Les légume du mois d’avril L’épinard L’épinard regorge de vertus nutritionnelles. Toutefois, contrairement aux croyances populaires concernant ce légume issu de la famille des chénopodiacée, l’épinard n’est pas riche en Fer. L’erreur provient tout simplement d’une erreur de frappe datant du milieu des années 1950, lors de l’élaboration de la table de composition des aliments 1. L’épinard n’en reste pas moins un légume doté de nombreuses qualités : Lutéine et la zéaxanthine : ces caroténoïdes présentent des propriétés bénéfiques de protection de l’œil contre les dommages oxydatifs causés par la lumière, en particulier contre la Dégénérescence Maculaire Liée à l’Age (DMLA) 2, 3 ; Glycolipides : Grâce à l’action des glycolipides, les épinards possèdent une forte capacité à inhiber la croissance des cellules cancéreuses en inhibant l’ADN polymérase 4, 5. Les inhibiteurs de l’ADN-polymérase sont d’ailleurs utilisés comme agents chimiothérapeutiques anticancéreux bloquant la prolifération cellulaire. Bétaïne : 4 à 6 grammes par jour de bétaïne, pendant six semaines, contribuerait à diminuer les taux d’homocystéine, réduisant ainsi le risque de maladies cardiovasculaires de 5% à 8% en cas d’hyperhomocystéinémie 6. 20mg par jour de bétaïne semblerait par ailleurs améliorer les fonctions hépatiques chez les patients souffrant de stéatose non alcoolique 7. Grâce à sa teneur...
Lire la suite