Pourquoi une telle question, me direz-vous… Parce qu’elle au cœur d’un débat nutritionnel. Quand on évoque le terme de stress oxydant, on pense bien souvent à ses effets délétères. L’idée d’avoir recours à une supplémentation en antioxydants, en tant que sportif soumis à une activité métabolique intense, apparait donc logiquement. Oui, mais. La nature est quand même bien faite Le stress oxydant – ou oxydatif – est un processus physiologique indispensable à la vie. Lorsque vous respirez à pleins poumons, l’air inspiré va nourrir en oxygène chacune de vos cellules pour parvenir jusqu’aux mitochondries, vos usines énergétiques. Particulièrement abondantes dans le muscle, elles vont fabriquer l’énergie dont vous avez besoin à partir des sucres (glucose), des graisses (acides gras) et de l’oxygène grâce à une série de réactions en chaîne particulièrement complexes. Toutefois, une petite partie de l’oxygène consommé, environ 2% (1), va former des molécules particulièrement instables, les radicaux libres. Il s’agit d’espèces chimiques possédant un électron non apparié, dit célibataire, leur conférant un caractère très instable vis à vis des molécules environnantes. C’est un peu comme le jeu de la patate chaude : l’oxygène instable va piquer un électron à son voisin, qui devient alors instable à son tour et qui va donc faire de même à son voisin suivant, et ainsi de suite jusqu’à provoquer un vieillissement accéléré des cellules. Fort heureusement, la nature est quand...
Lire la suiteCAS Nutrition et Activités Physiques à Lausanne
J’ai l’honneur et le plaisir d’être désormais le coordinateur scientifique du CAS (Certificate of Advanced Studies) de Nutrition et Activités physiques, organisée par la faculté de biologie et médecine du département de Physiologie de l’université de Lausanne. Accessible aux professionnels de santé et du sport, elle permet d’apporter les connaissances fondamentales en nutrition sportive et d’adapter l’accompagnement de tout public souhaitant pratiquer une activité physiques (sportifs confirmés toutes disciplines confondues, personnes atteintes d’obésité, diabète, oncologie, femmes enceintes, etc.). Cette formation aborde également l’ensemble de l’environnement lié à la pratique de l’activité physique : nutrition et dopage, micronutrition, aides ergogéniques, troubles du comportement alimentaire, surentraînement, etc....
Lire la suiteQue manger pour bien récupérer ?
La ligne est franchie, après de nombreuses heures d’effort, des semaines voire des mois de préparation… Et cela fait peut-être un bon moment que vous pensez à la bière qui vous attend dans l’aire d’arrivée ou au repas entre amis bien mérité après tant d’efforts. Se pose alors la grande question… que manger pour bien récupérer ? Pourquoi parler de nutrition et de récupération ? La réponse est simple. Lorsque vous pratiquez un effort musculaire, de nombreux facteurs physiologiques sont altérés. En soi, ces perturbations ne sont pas délétères, elles sont au contraire nécessaires à l’optimisation des performances. Elles dépendent bien entendu de la nature et de la durée de l’effort réalisé, mais aussi (et surtout) de votre état nutritionnel initial. On peut ainsi citer : Une perte en eaux et électrolytes variable. Une altération de l’intégrité de la cellule musculaire. Vous avez en effet utilisé une proportion d’acides aminés au cours de l’effort pour couvrir vos besoins énergétiques totaux, de l’ordre de 3 à 10% en moyenne selon votre état nutritionnel. Par ailleurs, les mouvements excentriques, par exemple en cas de dénivelé important, augmentent la lyse musculaire et diminuent la vitesse de resynthèse du glycogène musculaire par rapport à des contractions concentriques. Une altération du système digestif, secondaire à la diminution de l’irrigation sanguine intestinale (ischémie) ayant eu lieu au cours de l’effort et majorée par les ondes de chocs mécaniques...
Lire la suiteActualités média
Voici quelques médias dans lesquels j’ai eu le plaisir d’intervenir au cours des dernières semaines : RTL – On est fait pour s’entendre 13 juin 2016 Emission radio animée par Flavie Flament, sur le thème “Le culte du corps” : le replay est à visionner ici Okapi – Avril 2016 Article sur l’intérêt nutritionnel des œufs Endurance Mag – Juillet 2016 Article sur la nutrition optimale pour bien récupérer Féminin bio : Mai 2016 Article sur les méthodes naturelles pour un ventre plat Fitness Heroes – Podcast Retrouvez le podcast réalisé par l’équipe de Fitness Heroes par ici Le Podcast Fitness Heroes | Épisode 02 | Anthony...
Lire la suiteProgramme alimentaire pour un triathlon
Que manger pendant un triathlon ? Faut-il prendre des gels ? Que boire à pied ? Autant de questions que se posent la plupart des triathlètes souhaitant optimiser leur stratégie nutritionnelle le jour de la course. Toutefois, le triathlon faisant partie des sports suscitant le plus d’intérêts de la part des marques de produits énergétiques, il devient bien souvent difficile de distinguer ce qui relève du besoin physiologique du discours marketing. Voici donc mes conseils pour optimiser votre stratégie nutritionnelle à l’approche d’un triathlon, du S à l’Ironman, avec mon regard de pratiquant autant que de professionnel. Le triathlon fait partie des sports combinant de nombreuses contraintes nutritionnelles – digestives, hydriques et bien sûr énergétiques – aux effets variables en fonction du type d’épreuve (S, M, L ou Ironman). Nombreux sont les triathlètes s’interrogeant sur l’intérêt du régime dissocié pour optimiser les réserves de glycogène : pour faire simple, aucune utilité pour des distances S ou M. Son intérêt apparaît pour des distances supérieures : Half, L ou Ironman. Voyons tout ceci en détails. Phase 1 : de J-7 à J-5 Cette première phase est réservée à des épreuves d’une durée minimale de 4h, soit à partir du Half. Elle reprend les principes du régime dissocié, toutefois fortement actualisé selon les connaissances scientifiques de ces dernières décennies. On profite ici de ce que l’on nomme la fenêtre métabolique, cette période spécifique de quelques heures suivant un effort au terme duquel...
Lire la suiteL’alimentation, un remède aux anti-inflammatoires
Constat malheureusement évident : la population sportive consomme, car c’est bien là le terme, davantage d’anti-inflammatoires que la population générale, d’autant plus facilement que nombre d’entre eux sont désormais accessibles sans ordonnance. Au même titre que les antiasthmatiques ou les antiallergiques, les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) sont en effet utilisés selon une fréquence 2 à 4 fois plus importante dans les populations sportives (1). L’incidence précise de cette pratique demeure difficile à évaluer, mais le recueil d’informations lors de contrôles anti-dopage, des enquêtes ciblées auprès des médecins d’équipes lors de championnats officiels ou l’interrogatoire de sportifs lors de compétitions permet malgré tout de se faire une idée. Une étude de 2001 met en évidence une positivité de substances antalgiques dans l’urine de 11,5% des athlètes participant à un trail (2). Lors d’un Ironman, parmi les 26 % de participants ayant accepté d’être interrogés sur leur prise de médicaments, 59,9% ont pris des AINS dans les 3 mois qui précédèrent le course, 25,5% la veille de la course, 17 ,9 % juste avant la course et 47,4% pendant la course. Parmi ceux qui en ont consommé durant les 3 mois précédents, 7,7% en prenaient quotidiennement et 8,7% toutes les semaines (3). Enfin, une étude menée auprès de cyclistes révèle une prise par « seulement » 24% du peloton (4). Pourquoi l’inflammation est-elle au cœur des débats ? L’exercice régulier, notamment en phase excentrique ou...
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