C’est une question qui fait actuellement débat, bien que le sujet date des années 1980. Je n’aurai d’ailleurs pas de réponse catégorique. Tout dépend du contexte nutritionnel, des éléments étudiés, des acides gras analysés et de la méthodologie des études considérées. Oméga 3 et prévention cardio-vasculaire, que disent les études récentes ? Plusieurs méta-analyses montrent une absence d’effets significatifs d’une supplémentation en EPA/DHA sur le plan cardiovasculaire ou chez les diabétiques. Deux d’entre-elles, publiées dans la revue JAMA en 2012 1et 2018 2, le suggèrent. Toutefois, il est important de préciser que la plupart des études concernées considèrent des doses insuffisantes pour obtenir un indice oméga 3 membranaire synonyme de prévention cardiovasculaire, à savoir une quantité supérieure à 1800 mg par jour. Cet indice oméga 3 est pourtant un marqueur particulièrement intéressant et défini depuis plus de dix ans 3. Or il n’est généralement pas dosé dans ces études, il s’agit pourtant d’un point essentiel pour déterminer l’efficacité d’une supplémentation. En effet, selon l’état nutritionnel en oméga 3 de la personne, les effets de la supplémentation peuvent apparaître très différents. A titre d’exemple, le risque de maladies cardio-vasculaires est réduit de 30 % lorsque cet indice évolue de 4 à 8 % selon une étude récente 4. Par ailleurs, la prévention dans ces méta-analyses était considérée comme non significative par les auteurs bien qu’elle s’avérait améliorée de 7 %. La plupart des études épidémiologiques (NDLR :...
Lire la suitePourquoi manger (bien) gras ?
Lorsque qu’un nutritionniste se retrouve autour d’une table, la première (et bien intentionnée) réflexion est bien souvent : « ne t’inquiètes pas, nous mangeons light ce soir. Comme nous savions que tu te joignais à nous, nous avons évité les aliments gras ». Une fois le temps de la frustration révolu, vient pour tout nutritionniste passionné celui de reprendre sa plaidoirie en faveur de ces chères graisses. Car la confusion entre graisses alimentaires et graisses corporelles est encore malheureusement bien trop fréquente. Rien de plus normal quand, depuis des années, nous entendons ou lisons que les graisses présentes dans nos assiettes viennent se loger dans nos cellules graisseuses (les adipocytes), s’avérant de ce fait à l’origine d’un surpoids grandissant. C’est ainsi que, naturellement, les conseils visant à favoriser la perte de poids se sont focalisés sur la famille de nutriments la plus riche en calorie et la plus similaire aux graisses corporelles : les lipides. Bien entendu et en préambule, acceptons que toute consommation excessive de nutriments puisse être stockée sous forme de graisses. Mais ce quelle qu’en soit l’origine : à diaboliser de manière aussi caricaturale l’implication des graisses dans le surpoids et l’augmentation des risques cardio-vasculaires, ont omet non seulement les propriétés de certains acides gras constituant les graisses – les acides gras essentiels – mais également la notion de régulation des métabolismes énergétiques à travers une...
Lire la suitePourquoi les fruits et légumes sont-ils essentiels à la santé de votre microbiote intestinal ?
Grâce aux actualités scientifiques, nous comprenons désormais à quel point le microbiote intestinal, et plus globalement l’écosystème associé, joue un rôle fondamental sur notre santé. L’équipe du Dr Biagi a réalisé une étude intéressante en 2016, consistant à analyser le microbiote intestinal de 15 centenaires italiens âgés de 99 à 104 ans et 24 super-centenaires de plus de 105 ans1. Le microbiote de ces derniers s’est avéré particulièrement riche en Bactéroidetes et en Firmicutes, notamment en Ruminococcus. Dans une seconde étude, toujours chez les centenaires, les mêmes auteurs ont mis en évidence un taux élevé d’Akkermansia et de Firmicutes2. Ces résultats ont été en partie confirmés auprès de centenaires chinois, hormis un taux plus élevé de Clostridium2. Comme nous avons pu le voir à travers quelques exemples, l’alimentation est un des leviers les plus importants sur lequel nous pouvons agir pour prendre soin de cet écosystème. Une revue systématique parue en 2017 a compilé les données de 188 études analysant l’effet de l’alimentation sur l’évolution du microbiote intestinal3. Deux conseils sont particulièrement importants à retenir dès maintenant : l’alimentation à dominante végétale à base de fruits et légumes, mais aussi et surtout la variété alimentaire, sont essentielles à la et à la richesse du microbiote intestinal4. De manière générale, l’alimentation dite « occidentale » est associée à une diminution de Bifidobactéries et à une augmentation des risques de maladies métaboliques5. Bien que...
Lire la suitePeut-on être vegan et sportif?
Végétarien, végétalien, vegan. Derrière ces termes se cachent des modes alimentaires prônant une alimentation constituée majoritairement ou totalement de végétaux. Selon la croyance populaire, le sportif devrait pourtant manger beaucoup de viande pour répondre à ses besoins nutritionnels accrus par la pratique sportive : qu’en est-il réellement ? Peut-on être vegan et sportif ? Quelques définitions pour bien comprendre la différence Il existe de nombreuses nuances autour du terme végétarien, tel qu’il est classiquement utilisé. Une personne végétarienne ne consomme pas de chair animale, mais peut adopter une alimentation de type « ovo-lacto-végétarien » correspondant au végétarisme occidental classique. Un tel modèle alimentaire autorise donc généralement la consommation d’œufs, de miel, de champignons, de lait et de ses produits dérivés. Le végétalisme exclut quant à lui toute source alimentaire animale et est basé sur la consommation exclusive de végétaux ou de champignons. Enfin, le véganisme correspond davantage à un mode de vie fondé sur le refus de l’exploitation animale, sur la base de principes d’ordre moral et politique. Le modèle « vegan » exclue donc tout produit issu des animaux, de leur exploitation ou testé sur eux (cosmétiques, cuir, laine, fourrure, cire d’abeilles, etc.). A quoi servent les protéines ? Quand on parle de protéines, à fortiori à un sportif, on pense bien souvent au steak ou à l’escalope de dinde. Or les protéines ne se cantonnent pas à faire du muscle. Elles sont en...
Lire la suiteProtéines, comment les choisir et les consommer au quotidien ?
J’ai eu l’occasion de vous présenter les rôles des protéines sur la santé dans un précédent article (Protéines : les fondamentaux). Voici ici mes conseils pratiques. Privilégier la consommation de protéines au petit-déjeuner L’apport de protéines le matin favorise votre satiété, votre vigilance, la bonne gestion de votre poids et de votre motivation. Je vous conseille donc de consommer 1 à 2 portions des aliments suivants pour bénéficier d’une quantité significative de protéines (par exemple 2 œufs) : Un œuf à la coque ou mollet. Le jaune dur ou l’œuf frit (omelette, œuf au plat, etc.) est plus long à digérer et la qualité des protéines se trouve légèrement altérée par la cuisson. Attention toutefois aux hypersensibilités alimentaires aux protéines de l’œuf, relativement fréquentes. Par ailleurs, des données récentes amènent à conseiller aux personnes diabétiques de limiter leur consommation à 3 ou 4 oeufs par semaine mais les résultats apparaissent contradictoires selon le mode alimentaire associé. En cas d’excès de cholestérol, consommer un oeuf quotidiennement au petit déjeuner ne pose pas de problème dans la majorité des situations (voir mon article : Mangez des oeufs au petit déjeuner). Si vous en consommez : un produit laitier non sucré, sous forme fermentée de yaourt ou de fromage (à base de lait de chèvre, de brebis ou de soja selon votre tolérance, 1 à 2 par jour maximum) et de préférence au...
Lire la suiteComment retrouver votre confort digestif ?
Si vous souhaitez découvrir toute l’importance de l’écosystème intestinal sur votre santé, je vous invite à découvrir l’indice de votre programme nutritionnel Companion et l’article y correspondant, Le pilier intestinal. Je vous propose ici des conseils spécifiques en cas d’inconfort digestif voire d’inflammation intestinale. Quelles sont les causes possibles ? La première précaution est d’écarter toute origine pathologique en consultant votre médecin si cela n’a pas été fait, notamment une maladie de Crohn, une rectocolite hémorragique ou une maladie cœliaque. Toutes les causes possibles d’une dysbiose intestinale et/ou une infection à Candida Albicans (candidose). Une accumulation de facteurs favorisant l’hyperperméabilité intestinale. Une faible tolérance aux FODMAPS. Dans tous les cas A favoriser : Prenez le temps de bien mastiquer : au minimum 20 min par repas pris dans le calme émotionnel et sans distraction (tv, ordinateur, smartphone, etc.). C’est un point essentiel et pourtant bien trop souvent occulté ! Boire de préférence en dehors des repas (pas plus d’un à deux verres pendant le repas). Consommer 1 tasse de thé vert (idéalement Pu-erh) 4 fois par jour (en dehors des repas en cas de manque de fer). Consommez les graisses crues, et non sous forme cuites : éviter les fritures. Pelez et épépinez les fruits et légumes, toujours les choisir bien mûrs. Préférez les crudités (fruit ou légumes) en début ou à distance des repas : en collation dans l’après-midi et éventuellement dans la...
Lire la suite