La polémique autour du lait et des troubles inflammatoires est plus ancienne que celle du gluten, sur laquelle je me suis prononcé (voir mon article Faut-il arrêter le gluten ?). Une confusion importante règne toutefois entre les effets potentiels du lactose et ceux des protéines laitières. Le lactose Le lactose est le sucre du lait. Il s’agit d’un disaccharide constitué de galactose et de glucose. Pour l’hydrolyser, l’organisme a besoin d’une enzyme spécifique, la lactase. Celle-ci est naturellement produite dès la naissance et en quantité importante au cours de la jeune enfance, le lait maternel en contenant de grandes quantités. L’être humain est toutefois génétiquement programmé pour perdre cette activité enzymatique après le sevrage. Selon une étude analysant les allèles du gène responsable de la synthèse de lactase auprès de 866 enfants, l’évolution génétique se déroulerait entre 5 ans et 11 ans1. Il existe toutefois un polymorphisme faisant que l’organisme conserve ou non une activité lactasique résiduelle. Certains individus peuvent digérer jusqu’à 50 g de lactose par jour (soit l’équivalent d’un litre de lait) alors que d’autres ne supporteront pas plus de 12g (l’équivalent d’un verre de lait)2. Le premier facteur pouvant expliquer cette différence est l’origine ethnique. Plus de 90% des personnes d’origine asiatique ou africaine tolèrent par exemple très mal le lactose3. Les indiens ne sont que 6%, comme les Chiliens d’origine amérindienne. Les Chinois et les Japonais...
Lire la suiteQuels sont les bénéfices santé des fibres ?
Les fibres sont des glucides présentant la spécificité d’être non digérés par nos enzymes humaines1. Elles possèdent de ce fait un pouvoir calorique très faible. Selon leur nature, on distingue : Les fibres solubles : Légumineuses, certaines céréales (avoine, orge, seigle), les fruits (notamment figues, pruneaux, pommes, coings, oranges, bananes), les légumes (notamment carottes, courgettes, asperges, oignons, racines de chicorée, artichauts), les fructo-oligo-saccharides (FOS), l’inuline (ail, oignon, chicorée, artichaut). Elles vont surtout intervenir sur la satiété en créant une forme de gel au contact de l’eau dans le bol alimentaire. Les fibres insolubles : certaines légumineuses (pois chiche, lentilles), les céréales complètes, les graines de lin, les fruits notamment la peau (poires, dattes, figues sèches, pruneaux, amandes, bananes, etc.), certains légumes comme les brocolis, les choux, les asperges. Elles contribuent à faciliter le transit en augmentant le poids des selles (elles peuvent absorber jusqu’à 20 fois leur poids en eau). Du fait de leur nature, elles peuvent mécaniquement irriter la muqueuse de votre intestin si vous êtes sensible, ce qui peut justifier de les exclure temporairement en cas d’inflammation. Quels sont les rôles des fibres ? Elles nourrissent votre microbiote intestinal. S’il existe bien un consensus scientifique quant aux aliments que vous pouvez privilégier pour prendre soin de votre microbiote intestinal, ce sont les fibres prébiotiques, à l’image des fructanes, du polydextrose, des fructo-oligo-saccharides (FOS), des galacto-oligo-saccharides (GOS), des xylo-oligo-saccharides (XOS) ou...
Lire la suiteComment devenir un colibri de la nutrition?
Nos choix alimentaires sont guidés par de nombreuses motivations, notamment de santé. Ils sont toutefois au cœur d’un enjeu bien plus global que la santé individuelle et qui nous concerne, tous. Nous vivons en effet une période déterminante pour l’avenir de l’humanité et au cours de laquelle notre plan de conscience évolue, y compris dans notre rapport à l’alimentation. Nous sommes de plus en plus nombreux à considérer la place fondamentale qu’occupent nos choix alimentaires vis-à-vis du respect de la planète. A titre personnel, c’est en enseignant les enjeux mondiaux de l’alimentation à l’horizon 2050 au sein de l’école polytechnique fédérale de Lausanne que j’ai pris conscience que tout est lié et que LA solution relève avant tout du bon-sens, celui de la nature. Nous sommes un écosystème vivant dans un écosystème bien plus vaste et interdépendant. Après avoir passé plusieurs décennies à prioriser le plaisir gustatif et le prêt-à-consommer au détriment de la qualité des aliments, les attentes et les comportements d’achat évoluent en profondeur. L’envie de cuisiner est de retour dans les foyers, l’engouement pour des achats plus responsables est croissant. Celui que je nomme “L’homo-consciencus” est né, partout dans le monde et dans chaque domaine, bien au-delà de l’alimentation. Tout en côtoyant le monde des objets connectés et de l’ère digitale, des projets sociaux-collaboratifs se créent chaque jour dans un état d’esprit optimiste. Un courant positif et responsable...
Lire la suiteHydratation à l’effort : pourriez-vous mourir à vouloir trop bien faire ?
Quel titre racoleur, allez-vous peut-être penser… et bien, pas tant que ça, le sujet est sérieux si vous êtes pratiquant d’épreuves de longue durée. En effet, alors qu’un des préceptes de la nutrition sportive conventionnelle depuis les années 80 est de boire abondamment pour prévenir la déshydratation (et il l’est encore pour beaucoup), un autre courant évoque le revers possible de cette médaille. A vouloir suivre ce conseil de manière consciencieuse, vous pouvez en effet « trop » boire et provoquer ce que l’on appelle une hyponatrémie, non seulement délétère sur les performances 1, mais potentiellement fatale, à l’image des deux décès survenus lors du marathon de Boston en 2002 2. On estime ainsi que 10 à 20% des marathoniens seraient concernés, voire 30% dans le cadre de la pratique d’ultra-endurance 3-5. Lors du triathlon d’Hawaï en 1984, l’hyponatrémie avait par exemple touché 29 % des finishers. Cette problématique des quantités optimales de liquide à boire au cours de l’effort d’ultra-endurance a été évoqué lors d’un consensus en 2015, dont les conclusions du Dr Hew-Butler ont fait l’objet d’un certain pavé dans la mare au regard des conseils conventionnels 3. Etat d’hydratation chez 124 coureurs d’un ultra-trail de 250 km 47 Quand vous courez, vous perdez de l’eau à travers la transpiration. Mais pas seulement. Véritable mécanisme de protection de l’organisme pour éviter l’augmentation de la température corporelle pouvant être...
Lire la suiteVous êtes irritable, déprimé(e), vous avez des envies de chocolat incontrôlables ? Retrouver la bonne humeur dans votre assiette !
L’essentiel à retenir : La sérotonine est le neuromédiateur de l’apaisement, du bien-être et de la préparation au sommeil : en clair grâce à elle, c’est la Zenitude. Elle est fabriquée à partir d’un acide aminé, le Tryptophane. Ce Tryptophane est abondant dans le soja, les légumineuses et les œufs. Or de nombreux facteurs peuvent réduire la capacité de l’organisme à fabriquer de la sérotonine à partir de ce tryptophane, notamment : Le stress ; L’inflammation chronique ; la constipation chronique et plus généralement la perturbation de l’écosystème intestinal ; Une surcharge de toxiques que le foie doit éliminer ; Les déficits nutritionnels (Fer, Magnésium, Cuivre, Vitamines C, B3, B6, B9 et B12, oméga 3) ; L’âge ; La compétition d’assimilation de ce tryptophane avec les autres acides aminés abondants dans les protéines animales (viande, poisson). Accordez-vous un goûter ! Consommez des aliments sucrés en soirée vers 16/17h pour optimiser la fabrication de la sérotonine et vous préparer au sommeil : 30g de noix, noisettes ou amandes et 1 à 2 carrés de chocolat noir bio min. 70% cacao ou 1 fruit. C’est bon pour le moral et pour le corps ! Offrez une place de choix à votre petit déjeuner ; Soyez attentifs à la qualité de votre déjeuner, prenez le temps de mastiquer et bannissez les sandwichs industriels : des protéines en quantité suffisante (120 à 150g de viande, volaille, poisson ou œufs), des légumes...
Lire la suiteQuelles graisses choisir au quotidien ?
Après vous avoir présenté l’importance des graisses dans l’article Pourquoi manger (bien) gras, voici mes conseils pratiques pour bien choisir vos sources de graisses au quotidien. Optimisez vos apports en oméga 3 Chaque jour, au moins 2 cuillères à soupe d’huile de cameline, de noix, de chanvre ou de colza Choisir ces huiles vierges première pression à froid, les conserver peu de temps au réfrigérateur pour préserver leurs qualités nutritionnelles et les consommer crues en assaisonnement ou sur vos aliments. Ne pas conserver les huiles plus d’un mois au réfrigérateur. 1 à 2 fois par semaine des petits poissons gras En priorité des sardines, maquereaux ou anchois. Le saumon et le thon frais (le thon en boîte est dégraissé) sont également riches en oméga 3, mais ils accumulent davantage de métaux lourds dans leurs chairs 1. Le sujet est d’ailleurs délicat. D’un point de vue nutritionnel, il est en effet nécessaire d’augmenter les apports en oméga 3 sous forme marine pour optimiser la santé au regard des déficits fréquents (environ 90 % de la population française), mais les océans d’où proviennent ces poissons gras sont désormais de plus en plus contaminés, par les métaux lourds en particulier. Un compromis peut être de favoriser au maximum les petits poissons (y compris en conserve, de préférence en bocal en verre) voire le saumon d’Alaska ou la truite, au maximum 1...
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