L’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) vient de publier les résultats de la troisième étude INCA 3 visant à analyser les habitudes de vie et le comportement alimentaire des Français. Plus de 5 800 personnes ont ainsi participé à cette étude réalisée entre 2014 et 2015. Au regard de la longueur du rapport (consultable par ici) voici les points clés à retenir dans l’attente d’une analyse plus approfondie.
Une population en surpoids et sédentaire
Les chiffres demeurent en effet toujours aussi inquiétants : En 2014-2015, 13% des enfants de 0 à 17 ans et 34% des adultes de 18 à 79 ans sont en surpoids et respectivement 4% et 17% sont obèses, contre 12% dans INCA 2.
Quand au manque d’activité physique, les deux tiers des adolescents et plus de 80% des adultes présentent un comportement sédentaire… Environ un tiers de la population générale associe inactivité physique et sédentarité.
A l’inverse, le temps passé devant un écran (hors temps de travail) a augmenté de 20 minutes chez les enfants et adolescents et d’1h20 chez les adultes.
La consommation de produits industriels continue à augmenter !
En effet, plus de la moitié des aliments transformés est issue d’une fabrication industrielle (un tiers est du fait-maison)… Tout est dit.
Par ailleurs, plus de 50% des ménages préfèrent encore les grandes surfaces pour les achats de poissons, de viandes, de fruits et de légumes frais.
Enfin et en grande partie en lien avec cette consommation de produits industriels, la consommation de sel demeure supérieure aux recommandations du PNNS et celle de fibres inférieure (environ 20g/jour chez les adultes contre 30g quotidiens recommandés).
Mais… une part plus importante de produits issus de l’agriculture biologique dans l’assiette
La consommation de produits d’origine biologique apparait régulière et diversifiée pour 12% des adultes de l’étude INCA 3 alors qu’une étude de 2003 (1) estime à un peu moins de 6% la proportion d’adultes français en consommant régulièrement.
Et…un intérêt croissant pour le mode de production
Si les principaux critères de choix au moment de la réalisation des courses demeurent, den ordre de priorité, le prix, l’habitude, le goût et l’origine du produit, le mode de production (agriculture biologique, artisanal, etc) semble être davantage considéré. En effet, 6 % des ménages le citaient en critère lors de l’étude INCA 2, contre près de 20% pour l’étude INCA 3.
19 % des Français choisissent les aliments en fonction de leur intérêt nutritionnel
Bien que la prise de conscience de l’importance de la nutrition évolue, seuls 19% des ménages déclarent choisir, entre deux produits identiques, celui qui mentionne un intérêt nutritionnel ou de santé (44% de manière occasionnelle), soit un pourcentage équivalent à INCA 2. La liste des ingrédients reste l’information la plus lue.
Internet devient une source d’informations de plus en plus important en matière d’alimentation
Depuis l’étude INCA 2, le taux de citation d’Internet comme source d’informations en matière d’alimentation a progressé en moyenne de 21 points chez les adultes et de 13 points chez les adolescents.
Les biberons en plastique encore utilisés pour les bébés…
91% des ménages interrogés utilisant un biberon le choisisse en plastique et 72% avec une tétine en silicone. A noter qu’environ un quart des ménages ne chauffe pas les biberons, mais quand c’est le cas, le four à micro-ondes est utilisé dans 73% malgré les recommandations de l’ANSES datant de 2016 et visant à le déconseiller.
La consommation de compléments alimentaires augmente
22% des Français adultes consomment des compléments alimentaires, essentiellement achetés en pharmacie (78% pour les enfants et 45% pour les adultes), bien que la vente par internet soit passée de 1% à 11% depuis l’étude INCA 2. Ce chiffre représente une augmentation de la consommation de compléments alimentaires de moitié en l’espace de 10 ans donc. Cette consommation est surtout réalisée sous forme de cure, en moyenne à hauteur d’un produit par an, sur une durée de 2 à 4 mois et demi selon l’âge (avec une grande disparité toutefois). La consommation est plus élevé chez les femmes (+ 9 points) et chez les 18 à 44 ans (+10 points par rapport à ceux de 65 à 79 ans).
Le lait de vache au top des intolérances et allergies alimentaires déclarées
Chez les enfants comme chez les adultes, environ 4% des interrogés déclarent souffrir d’intolérances ou allergies alimentaires. Le lait de vache est l’aliment le plus susceptible d’être supprimé de l’alimentation. En moyenne, 30% des enfants et des adultes n’en consomment plus.
Cette étude a donc le mérite d’actualiser des chiffres datant désormais de 10 ans, mettant en évidence que la lutte contre la sédentarité, le surpoids, la consommation de produits industriels et le manque de sensibilisation à la nutrition demeure plus que jamais d’actualité ! Je vous invite à découvrir mes principales clés nutritionnelles pour évoluer vers une alimentation respectueuse de votre santé.
Anthony Berthou
(1) Evaluation nutritionnelle et sanitaire des aliments issus de l’agriculture biologique, Afssa, Juillet 2003
Partagez cet article !