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Une alimentation riche en graisses modifie rapidement le microbiote intestinal

Posté le 21 Sep, 2016 dans Actualités | 2 commentaires

Une alimentation riche en graisses modifie rapidement le microbiote intestinal

Une étude publiée le 16 Septembre dans la revue PNAS vient conforter les données selon lesquelles l’alimentation modifie en profondeur la nature du microbiote intestinal.

L’équipe du Pr. Sansonetti de l’INSERM a comparé l’effet d’une alimentation riche en graisses (70% des apports totaux) en comparaison d’une alimentation standard chez des souris : « Nous voulions voir, de façon précoce, comment se comportaient les bactéries intestinales face à un régime riche en gras. Et rapidement, nous avons concentré nos recherches sur l’intestin grêle car c’est là que nous avons observé les variations les plus flagrantes ! (…) Un mois seulement après le début de ce nouveau régime riche en graisse, nous avons constaté des changements dans la composition du microbiote. Certaines espèces bactériennes proliféraient tandis que d’autres diminuaient. Par ailleurs, et de façon totalement inédite, nous avons observé une concentration massive des bactéries entre les villosités de l’épithélium intestinal ».

Les résultats sont particulièrement intéressants après seulement un mois d’une alimentation riche en graisses :

  • Cette alimentation a exercé des changements importants dans la composition du microbiote,
  • Certaines espères ont totalement disparu,
  • Mais surtout, une concentration importante de bactéries a été localisé entre les villosités de l’épithélium intestinal, alors qu’habituellement ces dernières ne peuvent ni se rapprocher ni traverser la paroi intestinale, notamment sous l’effet de peptides antimicrobiens. Cette production de peptides a alors chuté et l’épaisseur de mucus protecteur s’est affiner. L’intestin lui-même s’est métamorphosé : sa perméabilité s’est vue augmenter et les marqueurs de l’inflammation ont été modifiés via une moindre activité des PPAR-γ.

Point important : lorsque les souris ont repris leur alimentation initiale, tout est revenu au point initial après un mois.

 

Localisation des bactéries dans l’iléum de souris. © Institut Pasteur

Source : Institut Pasteur

Qu’en conclure ? Peu de choses. En effet, la nature des graisses consommées pourrait influencer de manière importante les résultats et les effets de ce régime ne sont évalués que sur ce seul aspect. Il ne s’agit donc nullement de conclure, sans plus de précisions, qu’une alimentation riche en graisses altère la qualité de l’écosystème intestinal (microbiote et muqueuse), mais simplement de mettre en évidence encore une fois les effets majeurs de la qualité de notre alimentation sur notre équilibre intestinal, y compris à court terme. Je vous invite à ce sujet à retrouver mon article complet par ici.

Anthony Berthou

 

Sources :

High-fat diet modifies the PPAR-γ pathway leading to disruption of microbial and physiological ecosystem in murine small intestine, PNAS, 16 septembre 2016. DOI : 10.1073/pnas.1612559113

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2 Commentaires

  1. Du coup ça contredit un peu les bienfaits du régime cétogène? Pas facile de s’y retrouver.

    • Bonsoir Jonathan,

      Non cela ne le contredit pas, mais effectivement nous n’avons pas de recul sur l’impact d’un régime cétogène à long terme sur le microbiote. Par ailleurs, l’étude consistait surtout en un apport d’acides gras de type saturé.

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